BIBERONS NOUVELLES REGLES

Faut-il interdire le bisphénol A (BPA), cette substance chimique utilisée pour la composition de certaines matières plastiques, notamment les biberons. ? La toxicité éventuelle du BPA est depuis plusieurs mois au centre d'une vive controverse.

Les six plus gros fabricants américains de biberons (Avent, Disney First Years, Gerber, Dr. Brown, Plaxtex et Evenflow) vont cesser de vendre, aux Etats-Unis, des produits avec du BPA.
"Des indications scientifiques grandissantes montrent que même de faibles quantités de BPA sont néfastes aux systèmes reproductif, neurologique et immunitairet il faut souhaiter une interdiction totale de ce produit".

Même mobilisation en France. Le Réseau environnement santé (RES), qui regroupe associations, ONG et scientifiques, demande aussi "l'interdiction du BPA dans les plastiques alimentaires".
"Le BPA est suspecté dans les grands problèmes de santé : cancer du sein, de la prostate, diabète, obésité, atteinte de la reproduction, maladies cardio-vasculaires...", souligne André Cicollela, chercheur en santé environnementale et porte-parole du RES.

Quelle est l'attitude des fabricants de biberons en France ? "Nous allons arrêter la production des biberons avec bisphénol A et proposer, d'ici quelques mois, des biberons en plastique sans BPA", a indiquéle président de l'enseigne de puériculture Béaba, vendredi 6 mars.
"Philips Avent a décidé de commercialiser une gamme en polyéthersulfone (PES), sans BPA".

Dodie propose depuis trois ans une gamme de biberons sans BPA, en polypropylène, et des biberons en verre (environ 8 % du marché). Dans tous les cas, le fabricant recommande de ne pas utiliser de biberons abîmés ou vieillis, de préférer le lavage à la main au lave-vaisselle, et de ne pas surchauffer les biberons, en ne dépassant pas 30 secondes en cas d'utilisation d'un micro-ondes. Lorsqu'ils sont chauffés ou en contact avec des liquides chauds, les plastiques libéreraient 55 fois plus de BPA qu'à des températures normales.

Tous les fabricants de biberons se fondent sur l'avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), publié le 24 octobre 2008, qui estime que les niveaux d'exposition des nourrissons au BPA sont inférieurs à la dose journalière tolérable (DJT) de 50 microgrammes par kilogramme de poids corporel.